Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article ANNONARIAE SPECIES

ANNONARIAE SPECIES. Dès le temps de la république romaine, une partie de l'impôt direct était acquittée en nature [AERARIUM]. Cet impôt se nommait alors AESTIMATUM ou vECTIGAL. Mais, dès le commencement de l'empire, sous Auguste, apparaît le nom d'annona ou annonariae functiones, annonariaespecies, appliqué à l'impôt en ANp 280 ANT nature et aux denrées fournies par ces prestations. Une partie était destinée aux troupes cantonnées dans les provinces [ANNONA MILITARIS], ou même à des fonctionnaires; une autre partie, à l'approvisionnement de Rome [ANNON A. CIvicA]; mais nous n'avons ànous occuper ici de l'annona que comme impôt direct en nature, indépendamment de sa destination. En Gaule, et même en Italie, cet impôt venait se joindre au TRIRIJTUM Ex CENSU. D'abord, la seule regio annonaria fut soumise à cette charge en Italie plus tard, mais avant l'époque de Dioclétien, les tributa in speciebus furent imposés même à la regiourbicaria 3, c'est-à-dire au territoire compris dans un rayon de cent milles autour de Rome, et renfermant une partie del'Étrurie, du Picenum, de la Campanie et de l'Ombrie''. Cet impôt fut considérablement accru depuis que Maximien eut établi une nouvelle formule très-rigoureuse de déclaration au cens, et augmenté la proportion de l'impôt à payer d'après le CENSUS Dans les autres provinces, il existait un impôt foncier payah] e en argent, et un second impôt foncier payable en nature, lequel s'élevait tantôt au septième, tantôt au dixième des fruits produits par les fonds stipendiaires ou tributaires (ainsi nommés suivant qu'ils appartenaient aux provinces du sénat ou de l'empereur 6). L'Égypte, entre autres, depuis les Ptolémées, payait une double dîme de ses produits', et le blé qu'elle fournissait suffisait à l'approvisionnement de Home pour quatre moise ; les huit autres mois étaient défrayés par l'eeeona de la province d'Afrique. Autrefois l'Asie et la Phrygie avaient également payé une dîme qui, à l'époque de Trajan, était déjà transformée en argent 9; du reste, les contribuables s'efforçaient le plus possible d'obtenir cette conversion [ADAERATIO] qui n'était pas toujours permise ou facultative. Plus tard, le système du tribut cru ex censu s'étendit à toutes les provinces, excepté l'Égypte 10; mais toujours il fut accompagné d'un impôt en nature, ou annona, proportionné au census 1l servant,soit à l'entretien de l'armée 1' ou des employés, soit aux manufactures impériales, et versé dans la caisse du préfet du prétoire [PRAEFECTUS rRAETORIO] ; cet impôt était payable en trois termes entre les mains de receveurs (susceptm'es) spéciaux 1a. G. HUMBERT.